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Juan ENCARNACION-VALVERDE

Noël du pauvre



En ces fêtes d’hiver, Noël et jour de l’an,
Les guirlandes font feu de toutes leurs lumières,
Éclairant les regards du petit et du grand,
Un miracle certain dans leurs gentilhommières.

A ceux qui en ce jour dans leur riche foyer,
Pourront rire, danser, ou combler à outrance,
Entre clans de huppés ils pourront festoyer,
Mais sans se soucier s’ils côtoient l’indigence.

Des regards fascinés, nez contre la vitrine
Éclairée en ces jours, brillant de mille feux,
Où jouets et cadeaux, présents que l’on destine,
A ceux que le bon dieu a voulu rendre heureux.

Ces élus jouissant de certains privilèges,
Quand le fruit du hasard en les mettant au monde
Leur offre des trésors, leur évitant les pièges,
Héritiers d’un château, de richesse féconde:

Le caviar, le foie-gras, les treize fruits de grâce,
Seront pour ces nantis des mets habituels,
La fortune effaçant la couleur de la race,
Mais leurs âmes noircies par leurs péchés véniels.

Les heures trépassant, survient l’avènement,
Apportant pour les uns des sabots bien garnis,
Dans la liesse et les cris pour cet événement,
Montagne de cadeaux leur donnant le tournis.

Un brouet réchauffé sur un coin du fourneau
Pour l’enfant indigent un met de premier choix,
Un cahier, un crayon, son unique cadeau,
Pouvant y consigner: ‘’Souvenirs d’autrefois’’.

Le palais du nanti éclairé jusqu’aux cieux,
Pendant que les exclus, se réchauffent blottis,
Guirlandes, candélabres, flamboiements radieux,
Pour le gueux la lueur du halo des bougies.

L’indigent dans le froid, observe et il espère,
Que l’ombre du divin dans une apparition,
Lui tende cette main, qui empreint de mystère,
Sera fruit de l’espoir, et de sa rédemption.

_Écoute moi divin! -toi qui juges sur terre,
Je te rends tes haillons, je veux marcher tout nu,
Et mourir dans le froid emportant ma misère,
Épargne mes enfants! Marie!- Je vous salue!

Ils n’ont pas demandé à venir dans ce monde,
Ils veulent simplement grandir dans la chaleur,
Un foyer où le pain prolifère et abonde,
Où le rire serait un jouet de valeur.

Et pour ceux qui n’ont rien, que la paille pour lit,
Quand le feu s’est éteint et le froid sur eux tombe,
Les visages rougis par le gel de la nuit,
Ils s’endorment vivants, unis dans cette tombe.

Les corps se sont blottis recherchant la chaleur,
Le frère avec la sœur, la mère sur le père,
Et quelques fois la nuit, les sanglots du malheur
Les réveillent en sursaut, ce sont ceux de leur mère…

Toi le riche! –entends-tu ces cris de désespoir?
_Ne baisse pas les yeux, sors un instant de l’ombre,
_Tous ceux que ton regard, a refusé de voir,
_La peur de ces mourants, vivant dans la pénombre!

Tu dois aller vers eux, affronter leurs tracas,
Nous referons alors, une nouvelle cène,
Où nantis, indigents, sans haine ni fracas,
Feront de la misère, d’un fardeau: une reine.

Donnez! Donnez! Donnez! Donnez, vous, tout-puissants,
Ces dons seront pour vous, le rachat de votre âme,
Car vos dieux n’en seront que plus reconnaissants,
Et serez épargnés de la peine du Dam.

Ce merveilleux cadeau, le riche peut le faire,
Il suffit de vouloir et ce, divinement,
Jusqu’au jour où, surpris, découvrant la misère,
Les larmes couleront… Heureux avènement