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Juan ENCARNACION-VALVERDE

Miroir aux alouettes



Oyez, oyez, oyez, dans la jungle ces cris,
Ceux que nous entendons, et qui font notre histoire,
Concernant nos élus, et que je vous décris,
Râles démonstratifs sans signe ostentatoire.

La raison pour laquelle dénonçons en corbeaux,
Nos princes prétentieux qualifiés d’oiseaux,
Tous ces aigles entourés de tous petits faisans,
Dans toutes cages aux folles, de tous ces malfaisants.

Nous subissons c’est sûr, telle la nunuche,
Celle qualifiée, politique d’autruche,
Miroir aux alouettes, destiné aux dindons,
Reflets éblouissants lancés par nos faucons.

Nous devrions c’est sûr, imiter dame cane,
Mourir à petit feu et condamner notre âme,
Mettre tête sous l’eau, subir leurs duperies,
Sur ordres de nos paons, adeptes du mépris.

Nous prenant tour à tour pour la jeune oie blanche,
Se payant sans compter de nos têtes une tranche,
Nos cervelles de moineaux, pour eux sont méprisables,
Vilains merles malsains, si peu recommandables.


Mais des têtes de linottes s’affichent au préjudice,
Bien qu’habillées en Dior, dirigeant la justice,
D’être traitées de grues, ou peut-être de chouettes,
Ce qui n’ôtera rien à ces poules coquettes.

En tant que vieil hibou, baroudeur solitaire,
Je me suis engagé à leur faire la guerre,
Ayant une hirondelle dans mon creux soliveau,
On ne peut condamner, cervelle de moineau…

Mais des dindes, dindons, bécasses, bécassines,
Sont bien plus abondants, que certains s’imaginent;
Tous ces vieux rossignols ou ces tristes serins,
Que nous tous persiflons, tout en restant sereins;

Pour eux je suis l’oiseau dit de mauvais augure,
Qui comme le vautour, ses proies il défigure,
Espèce d’oiseau bleu, ou plutôt d’oiseau rare
D’une espèce inconnue, personnage bizarre.

Je n’ai point insulté dans tous ces noms d’oiseaux,
Qui n’était qu’un pamphlet pour petits rigolos...
J’ai fait comme le paon d’élégance expressive,
Pousser son paonement de façon instinctive.

Ni de lâche, peureux ou de poule mouillée,
Dans cette volière, jamais on m’a souillé,
Et bien que plus bavard que femelle perruche,
Jamais je ne prendrai, position de l’autruche…

Des faut qu’on, des ya qu’à, y’en a plein les latrines,
Raison pour que nous tous, nous pincions nos narines