Tu réclamais des mots à toi seul adressés ! Cueilli à la rosée, je t’offre ce bouquet De mots d'enchantement pour toi seul composés, De mots à réciter pour ton prochain banquet.
À l'envers à l’endroit, fais-en ce qui te plais. Ne suis-je pas ta Muse qui aime et s’amuse À rire des vivants et à panser leurs plaies, À faire des poèmes de rime avec ruse ?
Là sur mon Parnasse, certains jours certains soirs, Je suis lasse de votre monde qui m'ennuie. Vos mesquineries me font perdre tout espoir, Et soufflent les étoiles qui bercent mes nuits.
Eh bien ! Si tu veux me redevenir fidèle Il te faut à nouveau et rire et te réjouir. Les muses s'écartent des sinistres mortels Qui refusent la vie et ne savent en jouir.
Entend le murmure de ma source sacrée, Respire l'harmonie de mes textes divins, Viens tremper ta plume dans mes eaux fécondées, Délivrant tes lecteurs de tous leurs noirs chagrins.
Je saurai te guider, te prendre par la main, Te faire découvrir des sentiers amoureux Parsemés de roses, de lauriers, de jasmin, Faire s'enfuir l'orage, t'emmener vers les Dieux.
Ô poète ! Éclaire le monde de tes feux, Fais chanter les mortels, redonne-leur une âme Qui les rende radieux et chaque jour heureux, Qui les fasse danser, qui leur soit une flamme.
