Vos
poèmes

Dans les Jardins du Rêve où le flux de la nuit
Avait, sur une grève, arrimé mon ennui...
Dans les Jardins du Rêve où je me promenais,
Sans rien attendre ni rien espérer...

Je l'aperçus soudain, surgi de nulle part...
Effaçant le jardin, il emplit mon regard !
Tremblant de le voir fuir, ma main s'est approchée
Vers le bel Oiseau Bleu, gisant dans un fourré.

Alors j'ouvris les mains, et il vint s'y glisser...
Tendant vers moi sa gorge aux reflets irisés,
L'Oiseau Bleu me regarde, confiant, abandonné...


Des larmes de bonheur, devant tant de beauté,
Envahissent mon coeur, et mon âme est comblée...

C'est alors que je vois, autour des pattes frêles,
Un lien qui l'emprisonne et entrave ses ailes.
Alors ma joie s'envole, et mon âme est déçue !
L'Oiseau du Paradis n'est pas là pour donner,
Il est venu quérir mon aide et son salut...

L'Oiseau Bleu,
Prisonnier,
Me regarde toujours...
Je sens, contre ma paume, battre son coeur serein.
Il croit en ma bonté, il croit en mon amour.
Sa confiance est un baume apaisant
Mais soudain,
Je serre l'oiseau contre moi, pour le garder...
Peut-on laisser partir, sans l'ombre d'un regret,
Le Bonheur qui se livre à vous, pieds et poings liés?
Mais l'amour,peut-il vivre enchaîné ?

Alors, en m'oubliant moi-même, je détache la chaîne,
Et je tends vers les cieux, en un geste d'offrande,
L'Oiseau Bleu, libéré.

Un vent de liberté s'engouffre sous ses ailes,
Et l'Oiseau, enivré, s'élance vers le soleil.
Avant de disparaître, son vol majestueux
Dessine dans le ciel comme un geste d'adieu.

Je me retrouve seule...
Mon cœur semble hésiter, entre joie et regret...
Puis tout est balayé
Par l'immense allégresse
D'avoir pu tout donner.