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Jonathan BERTIN

Métronome


La nuit, quand je marchais dans les avoines folles,
Je ne voyais plus mes pieds, je ne voyais plus mes yeux,
Je flânais dans une large course sur un pan d’une terre moll
À travers un chemin blanc que la lune dessinait comme du feu

Quelques roches près d’une rivière grincheuse, suintaient.
Sous la pluie, chacun brillaient de milles ombres, et à la l
De la lune, tous restaient immobiles comme des chandeliers.
Des flambeaux ainsi guidaient seuls ma pensée à travers la p

Je ne voyais plus mes pieds, je ne sentais plus mes yeux
Je marchais sans but, je m’enfonçais dans les fouillis,
Parfois même, je trébuchais le pas dans les fossés vicieux
De la plaine, et je continuais comme un renard parmi la nuit

J’avais le museau rempli de nouvelles odeurs ; la rosée, le
La rose, les herbes humides, et le colza à mes narines, chat
Tout se mélangeait et je restais confus parmi ces sombres ch
On me parlait, on me riait, et les noctiflores tous en cœur,

L’étoile polaire était comme un diamant en boule de neige,
La Grande-Ours était un animal que je ne connaissais pas,
Elios passait dans le grand firmament, et par son cortège,
Amenait dans ses membres mous, son soleil mort et trop froid

Je glissais ainsi mes yeux brillants dans cet univers,
Et l’aube dessinait déjà des feux à l’horizon,
Le vent soufflait, et balançait d’étranges lueurs,
Les herbes pourrissaient, des arbres moribonds,

S’agenouillaient et les fleurs fanaient,

J’étais le temps.