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Jonathan BERTIN

La grosse



La grosse, étalée, lubrique, exhibant sa libido ;
Sur le billard des morceaux de sa chair
Putréfie le casino ainsi qu'un tombeau.

La grosse, sur le sein gauche, un petit trou clair
D'un rouge lumineux ; et du sang sur la peau étanche ;
Le cadavre en ébauche, les mamelles putrides penchent…

Sous ses aisselles pubiennes, une pourriture blanche,
D'un mou excentrique, dégouline le long de ses hanches
Éventrées, et se mélangent indifféremment sous ses manches.

Sur ses poignets à demi-lacéré, contigus,
Quelques bouts de filaments comme épluchés flanchent,
Et pendent ainsi qu'une pluie qu'indiffère la morue.

La grosse, étalée en X sur le tapis vert,
La bouche en O où jaunissent des poussières ;
Dans sa trachée, des larves creusent un cimetière.

Et dans son orifice gauche, sous les paupières,
Un oeil a fuit comme un exilé de guerre.
Sur son front à moitié effacé, coule un triste flux alvin...

Et scintillent d'une noire lumière,
Ses bijoux en plaqué-or d'un beau matin.
Dont l'érosion en a fait la rosée cristalline.

Son corps à moitié nu et défoncé,
Gémit par son attirail sonore de couleur fine.
Les clavecins de bijoux ; une note étouffée.

Les os déchirés, brisés en lambeaux de verre,
Garnissent en lumière le doux tapis de feutre et de cendres.
La poussière nébuleuse, sordide, agglutine une triste terre.

La grosse impassible, gémit sur son billard en palissandre ;
Elle attend, immobile, qu'un homme vienne l'agripper.
Le cadavre embroché salive d'un sexe fort non-rassasié !

La grosse impudique, exhibant son sexe abîmé,
Couchée là, ainsi qu’une chimère éventrée ;
Ses mains martelées dans son sexe, proposent une humeur câli

Dans une pose nonchalante, la grosse flétrit du visage,
Ses membres coupés, regroupés le long de ses haillons qui bu
Germent en quantités de pourritures lugubres, sages.

Et l'odeur immonde remonte jusqu'aux lustres blafards,
Les passants, par l'argent qui klaxonne dans les machines,
Ne ressentent pas la moindre essence morte du corbillard.

La grosse, mélancolique, au cœur lubrique,
Sur son corbillard immobile, songe de mouvements érotiques.
Sa foie au XXX n'était qu'utopique.

Et partent en cacophonies les jets de pièces d'or,
Et les paroles qui s'embrouillent en jets astronomiques,