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Jonathan BERTIN

Chez Henry




Bukowski s’enfilait une autre bière
Moi je tirais sur ma clope et pris une bière aussi
Je lui parlais de femmes un peu
Puis je lui parlais de la mort
Il me disait qu’il voulait mourir en 2000
Moi je répondis que pour moi 2000 c’était déjà passé
Et que j’irai sûrement mourir en 2010

Il n’avait déjà plus de visage
Bouffé par les asticots sûrement
Et par la bière et par les femmes
La cigarette et la musique classique.
Je lui disais que j’aimais bien la musique classique
Mais que j’écoutais aussi du rock et de la variété.
Quoi comme variété ? Ferré !

Et il se mit à rire un peu.
Chez lui, l’espace était un peu trop étroit
Et il n’y avait pas de fenêtre.
Il faisait chaud chez lui.
Lui, il me disait qu’il avait l’habitude
Comme les femmes et comme la bière.
Je lui demandais s’il sortait souvent.
Il me répondit que non, et qu’il n’allait plus aux courses.

Il ne sortait seulement qu'un peu, lorsque assez d'intelli
Permettait la lecture de ses bouquins
Je lui disais que je lisais ses bouquins
Il me répondait qu’il ne le savait pas.
Puis, je lui demandais s’il se sentait seul.
Non, qu’il disait, ce qui lui manquait c’était les femmes
Je le disais que les femmes d’aujourd’hui étaient devenues f
Parce qu’elles lisaient beaucoup trop de livres. J’ai vécu ç

T’inquiète pas bonhomme, j’irai bientôt te rejoindre
Dans ton trou où il fait si noir
Qu’on n’y voit même pas les étoiles
Je vais avoir un cancer
Ou une saloperie de ce genre
Et quand je serai publié
Je viendrai chez toi et on ira boire de la bière
S’ils en font là-bas, six pieds sous terre
On fumera des cigarettes, et on ira voir les femmes d’à coté
Et on les violera sans crainte d’être jugé
Parce que chez les morts, il n’y a pas de justice
Ni plus ni moins de vivant