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Jérôme RUGGIERO

Il y a fort longtemps, bien avant cet émoi

Il y a fort longtemps, bien avant cet émoi,
Quand étaient bien blotties nos futur’ particules
Dans cett’ soup’ primordiale, petit tas ridicule,
Nous étions tous là, y compris toi et moi.

Assez vite cependant, la matière fit le choix
De se diversifier, poussée par la férule
De cette grande Inflation, et dès lors elle pullule
Dans la complexité, où déjà il fait froid.

Puis du grand tourbillon, la lumière s’échappa,
Et alors la matière, ne pouvant suivre ses pas,
De dépit s’agrégea en célestes demeures !

Sur l’une d’ell’ nous vivons, et naît mon sentiment,
Mais il m’apporte moins de joie que de tourment ;
Tu t’éloignes, Lumière, et mon âme se meurt.