Si c'est aimer de suivre un bonheur qui me fuit En m'accrochant aux rênes d'un espoir illusoire Comme on s'agrippe au bras d'un faux ami Sachant pertinemment qu'il me laissera choir
Si c'est aimer cette atroce sensation D'être suspendue au fil de l'existence Tel un pantin dans le noir des saisons Un mort-vivant perdu dans son errance
Si c’est aimer encore, que de perdre l’appétit Et ne plus boire, qu’à la source d’un seul être Être insensible à tout; au monde, et aux bruits Mais s’extasier, dès qu’on le voit apparaître
Alors je comprends mieux cette plaie qui me mine Ce tourment perpétuel, gouffre de ma volonté Et je dirai sans joie, en plagiant Lamartine « Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé »