Il paraît que la mode est au cynisme, Et qu’il est de plus en plus mal vu d’être gentil. Dois-je pour autant m’incliner devant cette crise D’indifférence devenue une valeur d’avenir ?
Je sers les dents et j’avance malgré le diktat De la méchanceté et de la fausseté, Qui veut de la gentillesse l’abattre Au rang de la faiblesse et de la naïveté.
Le plus court chemin d’une personne à une autre, C’est celui emprunté par la gentillesse. Pourquoi donc continuer à se faire la guerre?
Ne serait-il pas plus facile et mieux Par ces temps de crise d’apprendre à sourire, Et de réparer ainsi les erreurs commises, Plutôt que de continuer à être besogneux ?
La gentillesse a laisser place à la bêtise. Par pure paresse ou totale méprise, Celui qui a besoin de l’autre est montré du doigt, Comme si son existence avait perdu ses droits.
C’est alors le gentil qui devient méchant, Et le méchant qui devient gentil. Aux yeux des autres, la décision est prise : Le gentil est un être malfaisant.
Ce ne sont pas les plus méchants, Qui sont les plus à craindre, cependant. On peut prendre des sanctions contre les méchants, On ne peut rien contre les gentils, rien vraiment.
