La verdure perdure, ondoyant sous le vent, Léchant l’étrave impure du rocher caravelle. Par ici, les sirènes des prairies océanes Sont les chasseurs d’Afrique, qui l’Azur sarabandent, Meute levant l’été dans les fourrés célestes.
Sur le pont du navire, scrutant vers la ravine, Les marins vigilants, près des mâts de platanes, Dans l’embrun des fougères, l’écume des genêts, Enfilent au fil des ans, les jours comme des perles Et, sur leur collier blanc, Exhalent des volutes de l’écume fumante, Tel un pipeau de pâtre, Dont le souffle des Monts emporte au large l’air.
Le châtaignier gémit et l’olivier frémit Sur les buissons bruissant sous la caresse ardente, Tandis que la fontaine égrène les semaines, Sablier aquatique et témoin centenaire Des discours destinés à tuer le vain temps, Qui attend de passer pour mieux nous récolter.