Je n'ai rien vu de tout cela ; J’en souffre pourtant, Comme si une part de moi était arrachée.
Je ne serai plus comme avant : Gardez donc vos bonheurs passagers, mon Dieu ! Je préfère pester de ne pas les atteindre, Que d'en pleurer éternellement la perte ; Toutes ces joies ne sont faites Que pour nous en donner le regret Et, à l'instant où nous les vivons, Nous les savons déjà fanées.
Je n'ai aucune idée, - et je souhaite ne jamais l'entrevoir ! -, De la douleur de tes parents, Petite rousse.
Pourtant, j'ai erré dans ce funèbre cortège, Jusqu'au cimetière, comme un zombie : J'ai vu ta tombe couverte de fleurs, Et je suis reparti, L'âme vide.
Les oiseaux chantaient dans le maquis ; La journée était radieuse, Un beau jour du mois de mai Fleurant bon le printemps.