L’étang étale lisse son étole outremer, étal de fruits marins.
Le maquis, masque vert, Horriblement rongé par la lèpre infâme du feu, Scinde la flaque salée du pâle lac céleste, Qui s’y reflète ô bleu, si bleu.
Une mouette, seule, survole l’onde et plane, Sans effort, en silence, et lentement s’éloigne. Au levant, des cols verts, en formation Décollent, vers le tranquille azur, Dans le vrombissement d’une barge approchant, Qui sème sa laitance de remous et d’écume.
Dans les feux déclinants, L’après-midi s’achève et la rumeur s’apaise : C’est l’heure du vent marin qui ride l’onde amère ; Sages, les chênes-lièges frémissent impassibles ; Les pins, bien plus serviles, se courbent Et inclinent leur chef en un salut.
Les briques des piliers de l’Antique Cité, Ce champ germé de ruines, Au sol dont on exhume un quotidien posthume, Dominent le vieux Fort et la nouvelle ville, Tel un tableau vivant, tâches et touches ocres ; Toits et terrains d’argile tendent leurs doigts agiles Vers l’étang ganté de bleu.
