Les compagnons parfois s’amusent à mêler Leur sang en tailladant leur peau d’un coup de lame Par ce geste insolite ils croient avoir scellé L’éternelle amitié que ce rite proclame
On a vu des amis par nul sang révélés N’ayant jamais besoin de scribe et de calame Et des accords liés brusquement recéler La trahison infâme et le poison du drame
Si je suis sang mêlé c’est sans l’avoir voulu Or ceux qui se croient purs me lancent à la face Que je suis fruit gâté ou bardeau vermoulu
D’un côté puis de l’autre on me trouve imparfait Trop au milieu du gué hélas quoi que je fasse Je demeure à jamais un horrible forfait