Il pleut il pleut il pleut depuis des jours il pleut Des jours gris et mortels revêtus de ténèbres Le printemps est hanté par cet oubli du bleu Où la goutte égrène son horloge funèbre
Il pleut depuis des mois des demi-jours frileux Me voici tout tremblant ganté de mitaines Reniflant et toussant comme un tuberculeux Pleurant l’azur enfui vers des terres lointaines
Même si par hasard le soleil revenait Brûler des heures bleues de son bel or dansant Tel un prêtre d’Amon brûle un bâton d’encens
Mon cœur si saturnien loin du jaune genêt N’apprécie ni la pluie ni les feux du printemps N’aimant plus que le gris inquiétant des étangs