Le troupeau est mené par un pâtre amoral Pauvres moutons bêlants que le félon abuse Au son doux du pipeau le fourbe les amuse Leur promet des prairies à l’éclat auroral
Le suivant sans savoir l’issue des mille ruses Et la duplicité d’un filou pastoral Ayant perdu tout cœur comme tout sens moral Pour tout pré ce Judas leur prévoit l’arquebuse
Adieu les oliviers des collines tétons Les aubes irradiées de soleils ondulants La vallée si docile où s’endort le troupeau
Le berger a dépeint un Eden de béton Où des astres rougeoient d’un faux feu pétulant Sur des maisons d’acier clignant sans nul repos
Sur les pavés pluvieux la troupe des piétons Rêve de champs de blé et d’un azur brûlant Tandis que des camions vident leur entrepôt