Certains ont un penchant pour la réalité Et d’aucuns savourent le fol envol du rêve Ainsi je vais foulant l’inaccessible grève Loin des plans d’avenir qu’on voit se déliter
J’aime mieux la folie d’une minute brève Car le fou y conçoit l’idée de vérité Que les sages croient seuls entre tous mériter A ce monde où l’espoir comme un goéland crève
L’horizon clabote d’un feu agonisant Sur les cités peuplées de fous qui se voient sages Seul le rêveur perçoit l’ailleurs magnétisant
Aveuglés de sagesse ânonnent les savants Tels des ours muselés par un ardu dressage Je refuse la laisse et veux ma vie d’avant