Profanant de son vol l’azur immaculé Un jet laisse à sa suite une empreinte éphémère Dans l’air se dissipant en brume de chimère Puis on l’entend gronder tel un fauve acculé
Cet avion en acier dragon miraculé Fait bien que disparu rugir sa plainte amère En nos cœurs ressurgit la peur la plus primaire Dans la grotte sombre des âges reculés
Le silence renaît comme à l’aube du monde Déjà sur les marais vole la libellule Et le lézard parcourt l’humble fagot d’émondes
Croire en l’éternité de ce calme est folie Sur sa branche un hibou soudainement hulule Son cri strident brise la quiétude abolie