Allons bel endormi quitte tes draps de neige Et sur les branches nues fais fondre le cristal Des lustres réfractant l’étonnant sortilège D’un éclat auroral offrant son récital
Renais et quitte enfin ta torpeur sacrilège Prolongeant le séjour d’un monde fantomal Dont les demi-tons font de fades florilèges Je voudrais un pinceau sans nul pigment hiémal
Laissant les sombres bords où Pluton tient son siège Chasse ces ternes cieux pour l’azur virginal Le brouillard hypnotique a refermé son piège Qui sécrète en mon cœur son venin hivernal
Seul l’espoir d’un regain du gouffre me protège De ton retard ne naît aucun doute abyssal Du cycle des saisons je sais le lent cortège Même si ton retard Printemps est colossal