On a tous en poche d’anciens rêves froissés Dont les ailes brisées rappellent la blessure Dont la vie frénétique a tenté d’effacer La marque en notre chair à force de censure
Rescapés d’un naufrage on a vite embarqué Sur un galion croisant sur une voie plus sûre Où nos cœurs ne pourront jamais être marqués Tenus loin du péril des féroces morsures
Avec l’aile brisée qui pourrait s’envoler L’infirme au sol craint moins de l’aigle les griffures Boiteux parmi les rats rêveur inconsolé Il sent son cœur souillé par cette fange impure
Adieu la claire aurore et les cieux constellés Nous saurons bien contre eux fabriquer des armures On a tous bien caché dans un coffre scellé Un avenir transi qui gémit et murmure