Rimes d’hyver. Plus ne suis ni ne serai ce que j’ai été
À Clément Marot
On m’a tout retapé le crépi et le toit Et je suis presque neuf hormis grenier et cave Mais nul ne me verra exprimer ma gaieté Plus ne suis ni ne serai ce que j’ai été
Tout pourrait me lâcher et j’en reste pantois Car craquent mes planchers sur mes poutres pouraves J’ai trop bu trop dansé trop mangé trop fêté Plus ne suis ni ne serai ce que j’ai été
Or dire comme neuf quel que soit le patois Revient à plutôt vieux à deux doigts de l’épave Trop d’heureuses veillées de matins hébétés Plus ne suis ni ne serai ce que j’ai été
Tout jeune se fourvoie se croyant très matois Le temple du Printemps voit choir son architrave Le temps semblait sans fin aux vingt ans répétés Plus ne suis ni ne serai ce que j’ai été