C’est un pays pluvieux qui dilue tous les rêves Le Temps est déglingué car hier suit demain Aujourd’hui se scinde en picosecondes brèves Le présent en tyran impose le chemin
Demain s’avérait vaste et hier si ténu Ce jourd’hui s’est figé autour d’une ample table Où nous buvons le thé amer d’un jour connu Qui répète sans fin son cours inévitable
Nous mangeons nous buvons et nous meublons le vide D’un verbe illusoire qui donne l’impression Que nos vies sont comblées et nos nuits impavides
D’inassouvies envies crèvent de soumission Sans aiguille l’horloge aide l’oubli perfide Dans ce temps pétrifié que devient la passion