Entends Tonne l’orage et résonne sa rage À l’aurore frileuse à la brusque fureur Nous voici réveillés quand vibrent les vitrages Et frissonnent nos corps tel un tremble pleureur
L’été livre un combat qui est perdu d’avance Le roi soleil se meurt Les beaux jours sont défunts Dans cette onde glacée il cherche sa jouvence Ce sursaut sera vain Tout règne a une fin
Tirons sur nous les draps lorsque gronde l’orage Sous le coton d’Égypte en oiseaux frémissants Attendons qu’il passe dépourvus de courage Vers l’horizon marin ra s’évanouissant
Sur le toit on perçoit l’averse qui gargouille Et nos corps grelottent en ces tout derniers jours D’été où le vieux roi sur son trône bredouille S’apprêtant à rejoindre un ténébreux séjour
Nergal le souterrain l’ardent dieu sumérien Maître de tout trépas et des épidémies Accueillera bientôt le roi qui s’anémie Même si meurt l’orage en l’été septembrien