Sur le carreau la mouche observe le jardin Où les tremblants rayons d’une illusion la bercent Comme les précédents ce jour semble anodin Mais un sort exhumé sur l’hémisphère exerce
Sa funeste magie pour que ce jour soudain Tel un sabre glacé s’abatte et la transperce La mouche a bien senti malgré son vol badin Que cette matinée s’avérera perverse
Tout d’un coup la voici renversée sur le dos Elle veut se relever mais en est empêchée Le temps attend son heure et ne fait nul cadeau Sa sombre servante se tenait cachée
Pour venir délivrer l’insecte du fardeau La mouche ne veut pas finir ainsi couchée Puis qu’à la fin de l’acte on baisse le rideau Et que sa destinée se trouve ainsi tranchée
C’est un être vivant qui en vain se débat Agitant ses pattes dans la cuisine vide Comme cette mouche nous allons ici-bas Ne pouvant face au glas demeurer impavides