Je vais par le chemin Mes mots sont des pétales Recueillis par ma main et que je lègue au vent Le ruisseau les souffle près d’un saule savant Qui n’a jamais connu qu’une vie ermitale
Le chemin est en terre et l’heure est infernale Les pétales d’espoir y sont vite flétris La cendre du regret jamais n’y a fleuri Et le saule a pleuré les heures virginales
Dans un coffret de bois toute espérance est close Or j’ai jeté la clé dans le gouffre profond D’une fosse océane où rouille toute chose
Seul en mon souvenir froide contrefaçon Vivra l’Espoir sans mue et sans métamorphose Que j’ai pourtant semé aux temps chauds des moissons