Miroir mon beau miroir où se meurt ma jeunesse Bel avaloir d’années je mincis sans finir Et dans le même temps s’étrécit l’avenir Que me chaut l’effroi du Salut des moinesses
Miroir mon beau miroir s’égrènent les années Hier semble plus beau qu’aujourd’hui et demain Au point qu’on se demande où mène le chemin Et les marguerites sont à présent fanées
Miroir mon beau miroir le bel azur s’étiole Chassé par les cieux gris et de sombres nuées Nos belles illusions en néant sont muées On ne peut déloger cette sale bestiole
Miroir mon beau miroir si d’un seul jet de pierre Je brisais ta morgue pour ne plus voir le temps Fièrement parader en tyran irritant Si enfin je sortais l’épée de ma rapière
Miroir sale miroir comparse de l’horloge Peu m’importe tu sais les sept ans de malheur Entier tu m’as offert des années sans couleur Penses-tu mériter pour ça le moindre éloge