Rimes d’automne. Errant sans un radis et sans plus de santé
Nous voici décatis ombres des soirs d’été Car on nous a bannis des joyeuses tablées Oh mes pauvres amis tant nous avons fêté Que la fougue a tari et se voit accablée
Nos corps s’en vont flapis mais nous sommes vivants Quand d’autres ont péri et sont en terre grasse Le dernier nous a dit qui sera le suivant À perdre ses acquis sans plus laisser de trace
Nos tempes ont pâli sous les assauts des ans Mûrs et même rassis plus chenus que sagaces Flottent tous nos habits voiles claquant au vent Et nous allons marris en traînant nos carcasses
L’entrain nous fut ravi par quelque autorité Siégeant au Paradis en divine assemblée Qui du bon temps jadis nous a déshérités Nous mettant au tapis à gifles redoublées