Égorgé fut mon père au retour des buccins Par l’éphèbe nichant dans la cité tranquille Mais aussi par ma mère assistant l’assassin Qui partageait sa couche et son goût pour Eschyle
Je t’ai caché mon frère et tu pus t’échapper Chez un ami pêcheur sur une île voisine Pour me faire parler mon corps on a frappé Puis on m’a affectée au travail des cuisines
Je dormais dans la cave et m’endormais le soir Rêvant de me venger du bellâtre homicide Et mes maux s’allégeaient sur l’aile de l’espoir Caressant ce poignard dont le tranchant s’oxyde
Puis grimé tu revins mené par un mendiant Dont les servants disaient en décrassant les salles Qu’il cachait quelque dieu suivi d’un obédient Je devinais malgré l’exomide vassale
À ton regard ce frère enfui un soir sanglant Tu cherchais dans ces murs pour t’éclairer un astre Chassant la perfidie du brouillard aveuglant Une sœur t’empêchant de courir au désastre
Aussi j’illuminais ton ténébreux chemin Indignant terre et cieux tu pris la vie de celle Qui te l’avait donnée Ensuite cette main Égorgea l’assassin sans plaisir et sans zèle
Depuis nous devons fuir et je ne puis savoir Ce que sera demain si l’aveugle Fortune Nous permettra de vivre jusqu’à ce prochain soir Je vais sans repentir et sans excuse aucune