La grille rouillée grince à l'entrée Sur ses gonds encor mal assurée Et au champs clos triste et émouvant Elle transmet le vibrato du vent Cri perçant la pierre lézardée Un semeur aveugle a égrené Les croix de fer forgé oxydées Les crucifix de marbre fané Funèbres lignes de fleurs sauvages Sarabande de morts sans visage Parmi l'herbe folle du printemps Le marcheur va d'un pas hésitant Silencieux il s'arrête un instant Son grand manteau cape improvisée Tel un drapeau sous le vent flottant Mais il ne voit que marbre et rosée Il se tourne et revient résigné Le vent sifflant dans les châtaigniers Il referme la grille rouillée Qui gémit sur ses montants mouillés