Je me sens vieux si vieux J'ai le dos résigné Du dégoût plein les yeux Mon nez est tuméfié Ma bouche ouverte Cherche de l'air plus frais Je vais droit à ma perte Et parfois ça m’effraie Les chairs meurtries J'attends encor mon tour Dehors la foule crie Voulant plus chaque jour Le sang toujours le sang Et surtout la douleur Jusqu'où et jusqu'à quand Dans l'écho des clameurs Les mains bandées de cuir Et de métal tranchant Sans vouloir vraiment nuire Aveuglé par mon sang Sur le pauvre visage D'un pantin pitoyable Sans espoir et sans âge Comme moi misérable Vais-je cogner encor Pour n'être pas frappé Jusqu'au jour de ma mort Dans les cris déchaînés