Le géant prévoyant à l’argile pétrie Par ruse sacrilège a apporté le feu Qui déchira la nuit d’une lumière impie Pour cela il fallait punir tous les fangeux
Sachez qu’il n’est pire châtiment en ces mondes Que l’absolue beauté pour la foule abêtir Et deux yeux outremer nés des fosses profondes Seul un aussi beau mal pourra l’anéantir
Sublime et adulée dans la cité humaine Je suis venue porter un funeste présent Une jarre scellée au sein de leur domaine Je ne devais l’ouvrir m’a dit son artisan
Qui pourrait demeurer des jours et des semaines Sans céder un instant à cette tentation De briser l’interdit et qui tiendrait sans peine J’ai failli je l’avoue et c’est ma damnation
En nuée d’étourneaux les maux se dispersèrent Le peuple d’argile demeura consterné Car à tort j’apparus en maudit émissaire Dont la beauté servait hélas à les berner
Quelques-uns admirent que moi-même surprise J’avais fermé la jarre et qu’il était resté L’Espoir pour amoindrir la divine traîtrise En fait c’est un savoir qui aurait attristé
Celui qui vainement apprend le jour et l’heure Du départ de ce monde en laissant ses parents Grâce à ma décision nul ne tremble ni pleure Délivré d’un savoir stérile et effarant