Ce terrible philtre est le tyran des passions Et brins dans le torrent le sort inéluctable Aux chutes les conduit vers l’austère expiation Que dicte l’ignorance aux regards respectables
Voguant sur le navire admirateur du vol Chaste d’un goéland dessus l’onde troublée Gai j’ignorais encor en remontant mon col Sous la brise glacée que mon âme accablée
Fuyant les assemblées de désir brûlerait Par le hasard félon d’un regard d’eau céleste Seul puissant sortilège et que j’adulerais L’autre dont j’ignorais le pouvoir si funeste
Les cercles d’Enfer d’avec la séparation Sont un lac tranquille qu’on traverse sans crainte Nul angelot n’a pu d’un trait de damnation Percer mon cœur à jour y laissant son empreinte
Comme ces yeux d’eau pure en un seul bref instant J’ai su sans me leurrer qu’un tourment en partage Enfiévrant nos rêves de son venin constant D’un battement de cils serait notre héritage
Puis nous irions maudits d’un mutuel penchant Dans la mort seulement recouvrant la quiétude Et au-delà qui sait si un havre attachant Permettra du bonheur de faire enfin l’étude