Récits indécis. Aède prends ta flûte et me donne une aubade
Venu des collines tel un hymne divin Un nostalgique écho instille un air de flûte Né sur le Mont des Loups au sortir d’un ravin Lorsqu’un berger difforme à la face de brute
Les yeux brûlant d’envie et le front ceint de pin Effraya la nymphe de par son air lubrique Elle n’éprouvait pour lui qu’aversion et dédain Aussi chercha-t-elle une aide méandrique
Le berger se sentait submergé de désir Courant aux trousses de la froussarde frimousse Qu’il ne songeait plus qu’à rejoindre et saisir Refusant qu’icelle à présent le repousse
Elle cria à l’aide et Ladon l’entendit Si bien que le berger pensant serrer sa taille Saisit quelques roseaux qui gémissaient tandis Qu’il s’étonna du tour qu’avait pris la bataille
Par les accents plaintifs que laissait échapper Sous le souffle du vent cette brassée palustre Le berger captivé par les roseaux happés Tailla et assembla ceux-ci en flûte illustre
Depuis au crépuscule on entend jouer Pan Et nul ne peut jurer s’il s’agit de sa plainte Ou celle de Syrinx des tuyaux s’échappant Car le berger regrette une si brève étreinte