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Jean-Pierre LASTRAJOLI

Les Chroniques d'Impelyon. 18. En route vers Asturiale

Dans les prairies, près d’Argobal,
Ma tendre amie la paysanne,
Avec qui enfant je jouais, a grandi,
- elle aussi-, quel drame !
Quels bras la serrent, quelle bouche la baise,
Souillant mon souvenir si doux,
Scellant l’innocence perdue,
Du couvercle du temps de plomb ?
Les racines sournoises des ans envahissent,
Imperceptibles, les chemins effacés du passé.
A quoi bon rechercher notre voie
Sur un sentier qui se referme ?
Dans la cité vestige de Chassuanama,
J’avais récité un des mes textes à Velte :

« Nous avons quitté les terres lourdes
De tourbe glacée,
Pour les rives bénies
D’un or éthéré.
Bravant tempêtes et marées,
Egarés dans l’écume et le vent,
Ô compagnons, jamais
Nous n’irons au terme
Du voyage.
- Qu’importe !
Pourvu que, tel un phare,
Toujours brille l’espoir
D’expirer en percevant au loin
Le cri aigu des mouettes,
Gardiennes de l’Eden ».

Dans les ruines des temples impies,
Sommeille sans doute un dieu sauvage,
Qui attend le signe mystérieux
De l’impérieux réveil des âges éteints.
Je serai là, sur les plateaux, guettant l’annonce
Dans le livre enluminé de l’espace infini,
Où clignent encore des étoiles mortes.

Vers les chaudes régions des contrées asturiennes,
Je vais aller, dès à présent,
Et vivre le songe éveillé qu’a allumé le jeune Velte,
Du feu ardent de ses yeux aveuglés d’astres barbares,
Sous lesquels frémit d’un rythme sage,
Le mythe retrouvé.