Le vent leur tord les bras sur les pentes rocheuses Suppliciés décharnés par la force des ans Subissant sans broncher l’aridité fâcheuse Et le froid des hivers aux cieux terrorisants
Ils cherchent dans le sol leur maigre nourriture Se contentant de peu sans jamais s’épancher Toujours vers les nues qu’un bel été azure Ils remercient les dieux d’avoir pu s’étancher
J’ai cueilli sur leurs bras tel un marcheur antique Des fruits blancs et mûrs dont je me suis repu Cadeau trouvé au gré de mes pas erratiques Que nul enclos privé n’avait interrompus
Nous fûmes bien heureux en des temps de disette De voir venir du Levant sans les dénigrer Des voyageurs d’antan portant dans leur musette Oliviers et figuiers tout aussi immigrés