Avant que Zeus n’établît son âge d’argent Où l’homme avait perdu de nombreux privilèges Cronos eut son règne semant ses sortilèges Miel et lait s’écoulant sur un monde émergent
Dans l’éternel printemps de ce bel âge d’or La terre dispensait sans aucune blessure Des fruits du blé de l’eau et l’amour sans censure On a voulu le voir renaître en Fructidor
Des cités sans remparts des humains sans Envie Il n’y avait ni lois ni crime ni besoins Car nul n’en voulait plus et nul n’en avait moins Chaque être connaissait une éternelle vie
Mais Zeus en dieu jaloux créa quatre saisons Chacun dut labourer et stocker dans les granges Des soldats les gardaient munis d’armes étranges Et il fallut enfin se bâtir des maisons
Le travail était né avant l’âge des guerres Des palais aux maisons du maître aux serviteurs De la terre aux États de l’humble au profiteur Il ne demeura rien de l’âge de naguère
Alors quelques conteurs près de l’âtre d’un mas Parlèrent d’âge perdu et d’aubes futures De ténèbres vaincues et de champs sans clôtures Ces récits réchauffaient les cœurs dans le frimas
Après un cauchemar est revenu le rêve Un mini âge d’or d’un apparent progrès Très bref mais suffisant pour semer le regret Nous recherchons son Graal dans la quête sans trêve
Mais notre espoir est mort car l’âge de l’argent Du travail à la chaîne à nouveau nous enchaîne Nous connaissons déjà la période prochaine Celle des temps d’airain sans cesse résurgents