L’hôtel abandonné aux murs blancs décatis Près du fleuve aux flots verts à tout jamais somnole Qui donc en cet endroit l’a sans raison bâti Plus une auto n’y passe On a fermé l’école
Ses volets s’écaillent sous la lèpre des ans Son enseigne est rongée par le lierre viride La ronce a envahi le jardin si plaisant Comme sur un défunt les mouches cantharides
Non loin on voit l’étang temple des migrateurs Où printemps comme été les oiseaux nidifient Les humains s’entichent d’un nouvel équateur Et leur attrait varie Insensé qui s’y fie
L’hôtel jadis complet l’été ou hors-saison Comme un cœur délaissé est vide et nostalgique À l’abandon il n’est ni rime ni raison Sinon qu’un jour l’objet perd son côté magique
Le silence s’installe au bord des vertes eaux Le lierre et les ronces lentement envahissent Le temple abandonné Seulement les oiseaux Voient sur le bâtiment le drapeau blanc qu’on hisse