Le Nouveau Siècle. Le monde est un matou dormant sur un coussin
En boule est le monde ce ronronnant matou Mais il ne rêve plus et les dangers oublie Il manque un aiguillon pour l’éveiller sur tout Pour sans cesse piquer sa conscience affaiblie
Il est des érudits des savants reconnus Agitant les drapeaux d’aubes d’Apocalypse Leurs discours trop abscons n’effraient pas l’ingénu Rétif à l’antithèse et à la paralipse
Les besogneux de l’art pour joindre les deux bouts Ne doivent pas raser un public indocile On ne peut attendre de les voir vent debout Dénoncer la folie d’un sommeil imbécile
L’artiste seul pourra en usant de beauté Celle d’une photo d’un tableau d’un poème Questionner le dormeur le faisant sursauter Pour éviter l’instant de la chute suprême
Sans beauté nul n’entend les chutes rugissant Mais le chant des sirènes Le monde ne sent pas l’Abîme menaçant Où son dédain l’entraîne