Les humains dévorent puis s’effraient de leur poids Alors ils s’abhorrent traquant les calories Puis perdant un kilo ils vivent l’euphorie Du nain qui a vaincu un insecte des bois
En tout lieu se montrent de maigres damoiselles Semblant s’échapper d’un camp de concentration Car se privant de tout en signe d’expiation De kilos superflus discutant avec zèle
Même dans nos pensées les rondeurs sont traquées Les balances dénoncent le moindre repas Nos amis perscrutent ce qui fut des appas L’ombre d’un seul repli est sitôt attaquée
Le Petit Livre Rouge est ainsi remplacé Par celui de minceur spartiate et militaire Assujetties au régime totalitaire Nos calories défilent au pas cadencé
Tandis que nous pesons la chère nourriture En d’autres points du Globe on voit crever des gens Qui envient nos soucis nos kilos négligents La minceur est pour eux risible dictature