De brusques bourrasques sont l’aveugle émondeur Qui brise avec fureur quelques branches naissantes Qui jamais ne verront des épis la blondeur Quand juin trembleur frémit sa brise caressante
Gisant sur le sol froid du sentier serpentant Tels des soldats sans vie que semait l’Infortune Sur tous les champs d’horreur lors des guerres d’antan Fagotés ils feront des flambées opportunes
Ce bois mort ne verra jamais un seul bourgeon Ni des feuilles verdir scintillant sous l’orage Un arbre sans lignage un futur sans surgeon Parce que le vent soufflait et qu’il passait sa rage
Comme au matin brumeux lors d’un nième assaut Des balles condamnaient au sortir des tranchées De possibles futurs sans cris et sans tressauts Quand d’autres percevraient sur eux leur fée penchée
Il n’est pas de destin et pas d’anges gardiens Rien qu’un cyclope aveugle et furieux en son antre Attrapant au hasard les marins achéens Quand d’autres s’échappaient sans finir dans son ventre
Quant au vent né soudain et briseur de destin Nul ne sait la raison des mortelles rafales Sa violence est gratuite et ses choix indistincts À l’instar des guerriers des sectes acéphales