Nous savons le futur Pourtant nous nous taisons Ignorant les signes de tout mauvais augure Vers l’abîme courant sans frein et sans raison L’éphémère zénith à la triste figure
D’un crépuscule sanglant d’agonies sera Suivi Comme autrefois le Chaos va renaître En néfaste phénix issu des calderas Sur la Terre glacée il règnera en maître
Nous aurons englouti le lait comme le miel Ne laissant aux enfants qu’un vaste Éden stérile Suçant le superflu sacrifiant l’essentiel Dans l'appétit sans frein de besoins puériles
Le soleil trop falot ne sera qu’un halo Un brouillard étouffant les étoiles faiblardes Les gris loups humeront les rues de chaque îlot Dans les cités livrées à l’appétit des hardes
Comme la bête ira l’ancien maître du monde Impuissant à combler ses besoins capitaux Ses enfants maudiront son inconscience immonde J’en tremble en me couchant Demain viendra trop tôt