Vois les feuilles mortes tombent dans le silence Et la vie continue comme coule un torrent On croirait que tout n’est ici-bas qu’indifférence Qu’est-ce qu’une feuille dans un bois proliférant
Des marcheurs aveugles en convoi continuent Quand l’un d’eux tombe au sol et périt délaissé Car il faut avancer sans larmes saugrenues Sans cris inutiles pour un troupeau pressé
Le bruit des pas couvre l’éventuelle plainte L’un n’est rien sans la troupe et seul compte demain Le vent emporte hier effaçant toute empreinte Survivre et demeurer sans songer à l’humain
J’ai toujours cheminé le nez dans les étoiles Et les pieds dans la boue ignorant l’avenir Vers un autre futur voulant mettre les voiles De suivre le groupe j’aimerais m’abstenir
Un jour je tomberais à mon tour de la branche Largué je ne pourrais que muer en humus Il ne restera rien des jours noirs des nuits blanches On tombe dans l’oubli et c’est le terminus