Ce midi je marchais entre deux grandes vignes Le soleil disparut en un bref laps de temps Et un vent frais souffla tel un sinistre signe Des nues d’anthracite toute lumière ôtant
Assez loin à ma gauche un arbre aux branches nues Se dressait décharné tel un charme doré Aux cieux une trouée de lumière inconnue Laissait passer un rai irradiant l’arboré
Priant des cieux obscurs à tout azur aveugle Je songeais aussitôt aux ténèbres planant Masse rétrograde qui en grand nombre meugle Et veut sans cesse éteindre un éclat rémanent
Mais sans arrêt se dresse un être juste et libre Qui brille dans l’ombre la bravoure inspirant Se ramifie l’audace jusqu’au point d’équilibre C’est ce qui fait trembler l’essaim noir des tyrans
Bien sûr l’ombre avala l’arbre épris de lumière Mais pour y parvenir elle a abandonné Un are ensoleillé dont je fis ma bannière Espérant inspirer l’élan irraisonné
Qui ferait soudain choir un tyran de son trône À des ténèbres d’encre il veut nous confiner Ne perdons pas l’espoir face à la nuit qu’il prône Dans l’ombre on rêve encor d’un ciel illuminé