Ce soir le crépuscule a des tons écarlates Et la rumeur lointaine à nos portes rugit L’orage brusquement dans le quartier éclate Et les calmes trottoirs de tâches sont rougis
Ailleurs a débarqué ici au cœur des rues Des âmes en colère ont amené l’enfer Voulant le Paradis et les coquecigrues Que vantent des prêcheurs par le feu et le fer
La rue semble si faible et les gens aux terrasses Ne savent que goûter le plaisir de l’instant Ils n’ont rien de martial ni épée ni cuirasse Aucune qualité propre à des combattants
Timorés et vaincus ils rient devant un verre Heureux de n’avoir pas à travailler demain Et d’autres apprécient de modernes trouvères Amer est le réveil et triste est le matin
On se trompe pourtant sur les cités paisibles New York Londres Madrid ont déjà démontré Que ces peuples posés sont aussi inflexibles Devant la barbarie visant leurs libertés