Dimitri extirpe du ventre calme de la mer, Des amphores qu’aussitôt Il vend aux touristes ignares. Il y rajoute quelques éléments de décoration Pour les rendre plus attrayantes et plus authentiques. Ca me fait sourire et me gêne à la fois.
Je songe aux mouettes Qui s’abattent sur les sillons fraîchement tracés, Dans la terre encore humide, Dépendant de l’homme et du cheval qui tire la charrue. Elles ne se nourrissent plus de poissons Mais de vers de terre.
Ainsi, ce peuple, autrefois fier, Pour qui tout étranger était barbare, Ce peuple qui a transmis les bases de notre civilisation, S’avilit et se soumet au bon vouloir de touristes fortunés. Dans quelques années, Il aura perdu son âme et sa convivialité, Ne voyant plus en nous que des tiroirs-caisses, Et il abandonnera les cultures traditionnelles Qui faisaient le charme de ce pays.
Regardant Dimitri vendre sa production, Je bois de l’ouzo, à la terrasse de la taverne du port.