La Croisière de l'Oubli. 24. Le peintre de Santorin
Sur les collines baignées de lumière, Au-dessus du village aux maisons blanches Et aux toits terrasses, j’ai rencontré Un ancien attaché de préfecture.
Il est arrivé sur cette île de la mer Egée, Voilà bien des années, en convalescence ; Son travail lui manquant, il s’ennuyait sur son bateau. Aussi, s’était-il mis à peindre les paysages marins, Les ruelles étroites aux escaliers pavés, Les oliviers, les rochers.
La passion l’avait soudain envahi, avalé, Et il ne songeait plus à retourner. Il se laissa pousser la barbe Et se confondit avec les habitants du village.
Aux touristes qui passent dans l’île, il vend ses tableaux, S’assurant ainsi les revenus nécessaires à sa vie simple. Les paysage ne sont jamais les mêmes, Car il faut capturer cette lumière toujours changeante, Et l’apprivoiser du bout du pinceau. Lorsqu’il en parle, Ses yeux brillent comme un phare sur l’océan.
J’envie cet homme qui a trouvé son chemin ; Dieu fasse qu’un jour je découvre le mien, Et que, sur cette voie, enfin vienne L’oubli et la sérénité.
