Schliemann a retrouvé la cité légendaire de Priam.
Battu par les eaux vineuses, Voici le rivage que foula le beau et coléreux Achille. Ici, demeurèrent Agamemnon l’Atride Et Ménélas, le bon crieur. L’Aurore aux voiles de safran S’est levée des milliers de fois Sur le camp des partisans de l’époux humilié. Le sang ses Troyens s’est mêlé à celui des Achéens Sur le sable chaud, De l’Aurore matineuse, aux doigts roses, Jusqu’au moment où la brillante clarté du soleil Plongeait dans la mer.
Les échos se sont tus, Et les vainqueurs ont rejoint les vaincus, Dans les brumes de l’éternité. Les casques et les jambières scintillants, Les épées d’airain, sont rouillés et ternis Depuis longtemps, victimes de la souillure du temps. Les éclats des voix, des actions et des armes, Depuis des millénaires, sont éteints, Soleils éphémères.
Là, se dressait l’orgueilleuse Troie, Où s’aimèrent Hélène et Paris, Et qui tomba à cause d’Ulysse, L’homme des mille desseins. Il n’est pas de cité inexpugnable Qui ne soit prise un jour. Les plus fières citadelles sont celles du cœur, Car, malgré les assauts répétés, telles des vagues océanes, Malgré les ruses, Elles ne cèdent que si elles le souhaitent.
Pourtant, si l’on y songe, Tout le monde avait prédit l’échec à Schliemann. A force d’obstination, il a atteint son but.