Le Soleil aveugle le marcheur De son or plus que l’argent de Lune Dans l’ombre stellaire et sa fraîcheur On perçoit mieux la scène nocturne
Là-haut scintille le bel Orion Qu’aveugle on laissa sur le rivage On le trouve au levant du Scorpion Il ne craint donc plus son dard sauvage
Le jour n’est qu’apparence et fiction Dans l’ombre enfin le verbe s’envole La nuit est sœur de la cognition Son chant d’Orphée n’est jamais frivole
C’est ainsi que j’apprécie la nuit J’y rêve éveillé d’aubes nouvelles Non d’un aujourd’hui séjour d’ennui Où ne vogue nulle caravelle
Je me lève toujours au couchant Quand votre monde devient silence De Nyx je rapporte les doux chants Hors du jour paré de pestilence
Les fées se penchaient sur mon berceau Dans l’espoir de voir les yeux du môme Je dormais loin de leurs discours sots Depuis lors la nuit est mon royaume