Un jour je suis parti tout content de chez moi Plus excité qu’heureux d’enfin vivre ma vie Sans penser au passé sans ressentir d’émoi En mustang retrouvant sa liberté ravie
Lorsque je dis “chez moi“ ce n’est pas vraiment ça Car il n’était pas mien en toute minutie Je ne connaissais rien d’autre que mi casa Et mon pauvre horizon souffrait d’anorexie
Je suis parti le cœur léger pour ce là-bas Où le soleil brillait plus fort qu’en Italie Sans songer qu’en passant le seuil de la casbah Je chasserai bien plus que ma mélancolie
Ce fut en revenant que j’ai soudain compris Combien j’étais barbare au pays de cocagne Que je toisais jadis avec un grand mépris Dont je voyais les murs comme ceux de mon bagne
Le marin franchissant les gouffres infinis Pour joindre un continent d’inédits paysages En retournant chez lui s’y sentira puni Tout lui est étranger les maisons les usages
Quand j’ai revu enfin les maisons du pays Aux cheminées fumant tel un encens aux mânes J’ai senti mon périple en des contrées profanes Détisser la trame d’un collectif récit