Tout travail n’ayant pas la chaude odeur du pain Semble du temps perdu pour quelque labeur vain
Les cités sont emplies d’employés glorifiant Amplement leur amour pour leur saine besogne Qui étant peu concrète est vantée sans vergogne Comme une fonction noble un maillon édifiant
Abeilles d’une ruche asservies à gaver Quelque roi fainéant d’or remplissant ses coffres Rouage insignifiant qui aux florissants s’offre Et qui de ce péché voudrait bien se laver
Tout travail n’ayant pas la chaude odeur du pain D’un titre bien ronflant ne peut blanchir les mains
On bosse sans arrêt à perdre la raison Les fers sont un cadeau pour les nouveaux esclaves Quémandant un boulot qui toujours les entrave Pour avoir leur auto espérer leur maison
La langue ils tirent tous lorsque finit le mois Car de leurs vains deniers pas un seul ne subsiste Comptant toujours le sou cependant ils insistent Ne pouvant s’extirper de ce piège sournois
Tout travail n’ayant pas la chaude odeur du pain Fait de l’agriculteur un nouveau serf urbain